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mercredi, septembre 09, 2009

Appli embarquée ou service mobile – Partie 2: Le jeu des différences

Après avoir défini ce que sont les applications et les services mobiles, nous allons analyser les avantages et inconvénients de chacun afin que les non-initiés puissent se faire une opinion objective.

Pour commencer à différencier une application mobile d’un site mobile, il convient par exemple de comparer :

  • le service mobile iPhone et l’application iPhone Facebook,
  • le service mobile iPhone et l’application iPhone Gmail.

Dans le premier cas, l’application est tellement bien réalisée que la Web App iPhone de Facebook n’est plus tellement attractive.

Dans le second cas, la Web App Gmail est tellement plus riche, plus simple d’utilisation et plus ergonomique que l’application iPhone Gmail devient pour le moment moins attractive.

Ces jugements qui peuvent paraitre subjectifs, montrent néanmoins qu’il n’y pas une supériorité définitive de l’application sur le service mobile et inversement.

En effet, c’est souvent en fonction du contexte fonctionnel du projet, de la cible souhaitée, des coûts de réalisations, etc. que le développement est orienté vers l’application embarquée ou le service mobile.

Comme cela été évoqué précédemment, l’application est réalisée dans un langage de programmation (Objective C pour iPhone, J2ME pour terminaux supportant Java, etc.) alors qu’un service mobile est réalisé avec des langages issus des familles HTML / JavaScript. Il est facile de constater à ce niveau que la tendance est au rapprochement à grande vitesse des technologies Web / Web mobile.

Le service mobile à l’avantage “d’être plus facilement compatible” avec un parc conséquent de terminaux. Il est par ailleurs encore plus aisé de faire des modifications sur un site mobile que sur une application.

Pour bien marquer les différences entre ces deux notions voici quelques points clés de comparaison :

• Portabilité : le service mobile l’emporte s’il est réalisé/hébergé sur une plate-forme capable de gérer l’adaptation à un parc de terminaux indépendamment de l’hétérogénéité des environnements technologies mobiles (OS mobiles). L’application mobile peut être compatible avec un seul ou plusieurs environnements. Dans le second cas, il y a de fortes probabilités de recoder l’application et parfois dans différents langages de programmation. Il est toutefois possible de se limiter qu’à un seul environnement : exemple appli iPhone ou appli Androïd ou appli Windows Mobile, etc.

=>Avantage pour le service mobile

• Développement/ Coût : une application semble encore plus longue à développer avec les outils actuels (cela risque de ne pas durer peut-être) qu’un service mobile qui utilise de plus en plus les standards du web.

=>Avantage pour le service mobile

• Maîtrise et réactivité de la mise en ligne : un service mobile peut être hébergé comme n’importe quel site Web. La seule différence réside dans la compatibilité du service avec les multiples navigateurs Internet équipant les terminaux mobiles.
Aussi, il est souvent conseillé de réaliser un service mobile au sein d’un environnement capable de gérer automatiquement la détection d’un terminal et de lui fournir les pages et contenus adaptés. Cet environnement peut être une plateforme de services mobiles.
Le service mobile offre une grande souplesse dans sa gestion puisque comme un site Web, un CMS (Content Management System) suffit à l’animation du service (Ajout d’images, gestions éditoriales, mise en avant, etc.)
Au-delà, la mise en ligne et les modifications opérées sur un site mobile ne sont pas obligatoirement soumises à une validation d’un tiers modérateur. Ceci est à relativiser dans le cas où le service doit être référencé sur un kiosque de services comme Gallery, Plazza ou autres. Dans ce cas précis, les opérateurs de télécom, propriétaires de ces kiosques, demandent en effet, le respect de différentes chartes graphiques ou déontologiques.
Toutefois, la politique éditoriale d’un site mobile sera beaucoup plus libre que celle d’une application embarquée validée par un tiers pour être disponible sur un App Store. La politique d’Apple en est le parfait exemple.

=>Avantage pour le service mobile
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• Accessibilité : il s’agit d’un problème de communication et d’usage principalement. En effet, pour accéder à un service mobile, il est nécessaire d’avoir l’url du service sur son téléphone mobile (enregistrée sous forme de signet dans les favoris du téléphone) ou de faire une recherche sur les moteurs de recherche de l’Internet mobile (Gallery, Google mobile, Yahoo mobile, Bing, etc) pour peu qu’il soit bien référencé.
Pour une application embarquée, il est nécessaire de télécharger l’application compatible avec son téléphone mobile et de l’installer. Évidemment sur l’iPhone ou les Google Phones HTC, ce mécanisme a été simplifié.
D’une manière générale, l’utilisateur utilise les Apps Store pour trouver une application, la télécharger et faire apparaître une petite icône représentative de l’appli sur le tableaux de bord du téléphone mobile.
Cependant les Apps Store sont victimes de leurs succès et il devient difficile de pratiquer une politique de référencement sur ces boutiques offrant des milliers de logiciels de toutes sortes. Pour être accessible, il faut être vu et donc pratiquer des buzz médiatiques et/ou faire de la publicité sur des mobile adserver, etc.
Aussi et bien qu’il y ait eu beaucoup d’efforts effectués dans le domaine des applications embarquées, il reste plus facile d’accéder à un service mobile. Cela reste effectivement proche des cas d’utilisation du Web : utilisation de moteur de recherche, ajout de favoris, référencement par Google/Yahoo et consœurs.

=>Avantage pour le service mobile.

• Utilisation en mode connecté/déconnecté :
le gros avantage d’une application mobile est son usage en mode déconnecté. Les jeux sur mobile sont un parfait exemple de cas d’utilisation. Peu de jeux sur mobile permettent encore de jouer en réseau.
Un service mobile ne peut pas être accessible s’il n’a pas d’accès au réseau Internet (mode déconnecté) à partir du téléphone mobile.
Certains expliqueront qu’avec un site mobile de type Web App et en mode déconnecté, il est possible d’utiliser des fonctionnalités du site mobile en s’appuyant sur le cache du navigateur du téléphone. Il est vrai que l’on peut « bricoler » quelques astuces mais à dire vrai ce n’est pas une véritable solution.
Bref une appli mobile peut être utilisée en mode connecté et déconnecté si cela est nécessaire et s’il y a des fonctionnalités qui le permettent.
Un service mobile ne peut être accessible et utilisable qu’à partir du moment où il y a un accès (2G/3G, Wifi) à Internet à partir du téléphone mobile.

=>Avantages pour l’application embarquée.

• Les effets Waouh: il s’agit en fait de la capacité d’un service mobile ou d’une application embarquée de surprendre son utilisateur par des effets visuels ou d’usages.
Avec l’arrivée des téléphones équipés d’écrans tactiles et la révolution des usages de nouveaux effets sont apparus.
La mise à disposition de boites à outils (Software Development Kit) permettant d’interagir avec les fonctionnalités des téléphones mobiles, a par ailleurs favorisé l’utilisation de ces effets au sein des applications embarquées.
Parmi les effets, nous pouvons parler de la 3D, de la réalité augmentée, de l’effet Shake (secouer), Tilt (basculement mode paysage), du glisser/déposer, du pointer, du slideshow (cf. présentation pochettes albums sur iTunes), etc.
Il est effectivement possible de faire quelques effets sympa sur un site mobile de type Web App pour les téléphones Web Phones (iPhone, Google Phones, etc.)
Cependant les applications embarquées peuvent intégrer toutes les possibilités natives offertes par les systèmes d’exploitation des terminaux (la 3D et la réalité augmentée par exemple).
Aussi, les effets Waouh sont durablement plus spectaculaires sur une application embarquée.

=>Avantages pour l’application embarquée.

• Utilisation des fonctionnalités du téléphone: Avec la mise à disposition des SDK, il est plus facile pour un développeur d’application embarquée de faire appel aux fonctionnalités natives du téléphone mobile.
Il y a effectivement quelques progrès du coté de la mise au point des Web Apps pour interagir avec les composants du téléphones mais cela reste encore (et pour le moment) incomparable avec les possibilités d’intégration d’une application mobile.

=>Avantage pour l’application embarquée.

• Relation avec les clients : Le service mobile a l’avantage d’être facilement accessible par une grande majorité de terminaux mobiles. Si par exemple, vous réalisez une campagne SMS avec un lien cliquable pointant sur le service, il sera facile de générer de l’audience. Ce type de communication directe doit néanmoins être utilisée avec modération car la pratique pourrait s’apparenter à du spam pour les principaux destinataires.
Toutefois, l’application mobile présente un avantage car sur certains terminaux, il est par exemple possible de notifier/réveiller à distance une appli installée sur un téléphone mobile (le Push). Cette fonctionnalité permet d’avertir l’utilisateur d’une mise à jour d’une manière simple et discrète.

=>Avantage pour l’application embarquée.

• Billing : Il est possible d’ajouter des modules de paiement sur un service mobile afin de monétiser des contenus multimédias ou encore des services premium:

  • pour de petits montants, paiement via les kits de billing des opérateurs (Orange Wh-a, SFR, Bouygues Telecom, etc.) pour un service mobile rattaché à un portail opérateur ou un kiosque des services (Gallery, Plazzza),
  • paiement via Carte Bancaire via un Web Service proposé par le commerçant propriétaire du service m-commerce,
  • paiement par Carte Bancaire via des facilitateurs de paiement (PayBox, Payline, etc.),
  • paiement via un compte de paiement (Paypal, Google Check out, etc.).

Sur les applications mobiles, les solutions sont encore (pour le moment) à leurs balbutiements. En effet, même si Apple a annoncé qu’il serait possible de réaliser des micro-transactions au sein même d’une application, ces mécanismes restent limités.
Il est cependant possible de facturer le téléchargement d’une application à partir d’un service mobile ou d’un quelconque App Store digne de ce nom.
Par ailleurs, il est important d’étudier les commissionnements exigés du fait de l’utilisation de ces solutions de paiement :

  • pour les kits de paiement des opérateurs de télécom : 30% pour l’éditeur, 70% pour l’opérateur,
  • pour l’utilisation de facilitateurs de paiement : quelques centimes par transaction et un coût mensuel variable calculé sur le CA réalisé,
  • pour l’utilisation du système de micro-transaction ou de facturation d’applications via Apple : 70% pour l’éditeur, 30% pour Apple.

Au regard de ces informations, il est facile de comprendre que la “monétisation” d’un service mobile reste intéressante bien que les réticences des utilisateurs à payer sur un service mobile constituent encore un obstacle non négligeable.

=>Avantage pour le service mobile.

Conclusion:

Cette petite étude ne prétend pas être exhaustive tant les critères d’analyse peuvent être nombreux.
Pour résumé, il est indispensable avant de se lancer à la conquête du mobile de se poser quelques questions sur les cibles que l’on souhaite adresser avec un service mobile ou une application mobile.
Le service mobile peut facilement concerner une grande partie d’un parc de téléphones en étant bien conçu et simple d’utilisation. La rapidité de sa mise œuvre et sa gestion au quotidien, permettent de bien débuter sur ce canal de communication.
Une application mobile confère une image différente, plus classieuse. Elle constitue une belle vitrine pour la marque qui choisit ce type de support. Toutefois, une application devra cibler une niche restreinte car le portage de ce petit logiciel sur différentes plateformes mobiles peut devenir dans beaucoup de cas, onéreux.

3 commentaires:

Aurélien a dit…

Article très intéressant! Mais tu ne pense pas que l'on finira par voir apparaître une harmonisation pour le développement des applications mobile grace à une harmonisation des technologie des constructeurs mobiles?

Anonyme a dit…

Je ne crois pas à l'harmonisation à l'amiable mais plutôt à une tentative d'imposition de technologies par les plus gros acteurs du marché.

Par exemple, l'idée de Google est de faire en sorte que le développement d'une application ou d'un site Web/mobile soient réalisés dans un même langage...afin de faciliter le travail des développeurs et la portabilité d'un projet.

L'autre idée consiste aussi à faire fonctionner une application de plus en plus complexe au sein du navigateur... Le navigateur servant de conteneur pour l'exécution de web application riches et capables de fonctionner en mode connecté ou déconnecté...

De la à penser que le développement d'applications spécifiques s'appuyant sur les différents SDK de plateformes mobiles est mort, il n'y a qu'un pas...

Mais encore une fois ce n'est qu'une stratégie de Google... une stratégie globale et de fond qui concerne ses outils Web et mobile...et il est possible que cela remporte un certain succès à moins que d'autres ingénieurs talentueux de la concurrence nous sortent une idée encore plus brillante...

David

Yasha Sekhavat a dit…

Très bon billet et excellente analyse comparative. À l'heure, où les clients sont encore frileux d'embarquer dans le marketing mobile (du moins au Canada), il est clair que le service mobile est un bon rapport qualité/prix et l'option à considérer. Ceci-dit, l'expérience procurée par les applications embarquées est plus riche, notamment le Woow effect grâce à des fonctionnalités comme le shake, ou même la caméra qui permet d'avoir du user-generated content. Ainsi pour des applications dites "branded" qui s'adressent à une niche, il est peut-être plus judicieux de considérer une application embarquée.

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